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Elles se veulent des porte-voix de ces nouveau-nés qui ne demandent qu'à être mis exclusivement au sein durant les six premiers mois qui suivent leur naissance. A l'occasion du lancement de la Semaine camerounaise de l'allaitement maternel le 1er août 2019 à Yaoundé, les professionnelles de la santé, membres de l'Association camerounaise des femmes médecins (Acafem), ont tiré la sonnette d'alarme : les chiffres concernant l'allaitement maternel restent bas. « D'après les statistiques de la dernière enquête de démographie de santé de 2018, à peine 30% des nourrissons de zéro à cinq mois sont sous l'allaitement maternel exclusif. Alors qu'on devrait s'attendre à un taux de 50% au moins jusqu'à six mois.
Les chiffrent sont encore plus bas à six mois », confie, le Pr. Anne Esther Njom Nlend, présidente nationale de l'Acafem. Toujours d'après la pédiatre, les 70% des mères qui donnent le lait maternel à leurs bébés ajoutent des aliments comme la bouillie. Pourtant, le nouveau-né est dépourvu d'enzymes pour digérer les compléments alimentaires à cet âge. Du coup, cela va entraîner une charge énorme pour l'intestin et le pancréas du nouveau-né. Conséquence, l'enfant est exposé à plusieurs maux, avec, au passage, la mortalité néonatale et infantile. « Pour réduire la mortalité néonatale et infantile, l'allaitement maternel exclusif reste incontournable de zéro à six mois. Notre action cette année vise le renforcement d'une coalition qui réunit toutes les associations qui interviennent dans le domaine périnatal », a souligné la présidente nationale de l'Acafem. Les spécialistes affirment également qu'il y a des risques élevés de survenance d'Avc et des prédispositions à l'obésité chez les personnes adultes n'ayant pas été bien nourries au lait maternel pendant les six premiers mois ayant suivis leur naissance.
Pour inverser la tendance à l'abandon de l'allaitement maternel exclusif, l'Acafem, en collaboration avec l'Association des sages-femmes du Cameroun, ambitionne d'attirer l'attention du grand public sur le phénomène. Au programme de cette semaine camerounaise de l'allaitement maternel : des ateliers sur les bonnes pratiques en allaitement et des causeries éducatives avec les mamans, entre autres. « Il est également question d'impliquer les pères et les familles afin qu'ils aident les mamans à allaiter. Parce que, souvent, la mère veut allaiter, mais sa belle-mère par exemple lui fait savoir que le lait ne suffit pas et qu'il faut donner en plus la bouillie au bébé. Il faut que ces personnes comprennent l'importance d'allaiter les bébés. Car, une femme qui ajoute des compléments alimentaires à l'allaitement de son bébé avant ses six mois n'aide pas son enfant », insiste le Pr. Anne Esther Njom Nlend. Pour cette spécialiste en pédiatrie, il est temps de lever les tabous autour de l'allaitement maternel. « Ces tabous n'ont pas de fondement scientifique. Lorsqu'une maman pense par exemple que son lait est gâté, le mieux serait qu'elle se rapproche d'un professionnel pour s'informer », ajoute notre source.
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